Script d'hypnose enfant gratuit - se faire des amis

Ce texte a été écrit en pensant à un enfant de 14 ans un peu réservé. Cependant, il pourrait convenir à d'autres enfants âgés de 8 ans et plus.

Une fois la phase d’induction complétée et réussie, commencez avec le texte ci-dessous :

Plonge plus profondément dans ce sentiment de confort tout en continuant à écouter le son de ma voix.

Je sais que tu as parfois du mal à te faire de nouveaux amis et c'est une chose pour laquelle je vais t'aider aujourd'hui, mais pour cela, j'ai aussi besoin de ton aide, alors dans un instant, je vais te demander de visualiser certaines choses et je veux que tu crées les scènes que je décris du mieux que tu peux. Imagine-toi dans ton lit, chez toi.

La journée a été longue et remplie et tu as envie de dormir. Te souviens-tu de ce que tu ressens lorsque tes jambes sont lourdes comme du plomb et que tu as envie de t'endormir ?

Ta couette ou tes couvertures sont remontées sur tes épaules, ton oreiller est moelleux et tu te sens au chaud et à l'aise. Et tandis que tu te blottis plus profondément sous les couvertures, je me demande si tu te souviens d'une époque où tu étais plus jeune et où quelqu'un, peut-être un parent, te lisait ou te racontait une histoire et, ce faisant, c'était presque comme si l'histoire prenait vie dans ton esprit.

J'aimerais maintenant te raconter une histoire, même si elle n'est pas complètement inventée, car certains éléments sont vrais, mais ton esprit peut décider quelle partie est vraie et quelle partie est inventée. Peut-être tout est-il vrai ? Cela n'a pas vraiment d'importance, car lorsque nous nous remémorons nos souvenirs antérieurs, nous ne sommes jamais vraiment sûrs à cent pour cent que quelque chose s'est passé exactement comme nous nous en souvenons ou non.

Je pense à une enfant qui avait à peu près ton âge et qui vivait non loin d'ici, mais peut-être un peu plus près de la ville. Nous appellerons cette enfant Camille, mais j'ai changé cette partie parce que je pense que tu la connais peut-être, et qu'elle pourrait vouloir garder cette histoire secrète ou privée.

Camille vivait avec ses parents et son chat noir, qui était un chat inhabituel parce qu'il n'avait que trois pattes et que sa queue était beaucoup plus courte qu'elle n'aurait dû l'être. Le chat s'appelait Minuit et je pense qu'il avait peut-être eu un accident quand il était plus jeune, mais c'était avant que je ne le rencontre.

Je voyais souvent Minuit dans le jardin. Les chats aiment toujours visiter les jardins des autres et parfois il s'aventurait dans la maison pour boire une petite coupelle de lait chaud ou croquer un morceau de fromage. Il aimait aussi les caresses et les gratouilles sous le menton et, si je cuisinais, il s'enroulait autour de mes jambes en ronronnant bruyamment jusqu'à ce que je lui offre un petit bout de ce que je préparais.

Je ne connaissais pas très bien Camille, mais un jour, elle a frappé à la porte pour me demander si j'avais vu Minuit, car il avait disparu depuis plus d'un jour. Elle était bouleversée et je l'ai invitée à entrer. Camille avait quelque chose de différent des autres enfants que j'avais rencontrés. Je n'arrivais pas à mettre le doigt dessus, mais en discutant, elle m'a confié qu'elle avait du mal à se faire des amis.

Nous avons parlé un peu de l'école et Camille m'a dit que sa matière préférée était le français et qu'ils montaient une pièce de théâtre inspirée des contes classiques, avec un rebondissement : tous les personnages principaux se retrouvaient ensemble dans une nouvelle histoire inventée par la classe. Camille devait se souvenir de beaucoup de noms et elle avait imaginé une méthode inhabituelle pour y parvenir.

Au fil de la conversation, je me suis rendu compte que la vie de Camille tournait beaucoup autour de Minuit et que ses yeux s'illuminaient dès que son nom était mentionné. Elle avait remarqué que Minuit ne faisait pas bon ménage avec les autres chats. Comme il n'avait que trois pattes, les autres chats se méfiaient de lui et parfois lui tournaient le dos lorsqu'il s'approchait.

Minuit était un petit être sensible et n'aimait pas trop s'imposer aux autres. Pas très loin de chez moi, il y avait une vieille cour aux murs très hauts, et les chats s'y retrouvaient souvent la nuit ; parfois, on les entendait miauler comme s'ils jouaient dans un orchestre sans chef, désordonné et désaccordé.

Le jour où Minuit a disparu, Camille a demandé si elle pouvait venir plus tard dans la nuit pour regarder par la fenêtre de mon grenier avec une paire de jumelles, afin de voir si elle pouvait apercevoir son chat dans la cour. Nous avons bavardé un moment et, plus tard dans la soirée, quand Camille est revenue, elle a grimpé les escaliers jusqu'au grenier et s'est installée à la fenêtre qui donnait sur la cour.

Il y avait une douzaine de chats perchés sur les murs et quelques-uns dans la cour en contrebas. Quand je lui ai demandé ce qu'elle voyait, elle a commencé à nommer chaque chat. Elle leur avait donné des surnoms : Coquin à cause de son miaulement espiègle, Roméo qui semblait toujours amoureux et collant, Capucine qui restait silencieuse au bord, comme si elle montait la garde. Elle reconnaissait aussi Victor, qui avait toujours l’air de se plaindre et de critiquer tout, et Louna, la plus polie, qui laissait passer les autres avant elle.

Il y avait aussi d'autres chats, et Camille les connaissait tous, c'était comme si elle comprenait ce qu'ils disaient ou pensaient rien qu'en observant leurs gestes.

Minuit, lui, restait à l'écart, observant et écoutant, les oreilles dressées. Mais lorsque les autres chats commencèrent à jouer ensemble, il n'osa pas se joindre à eux. Camille, fascinée, l'encourageait silencieusement à s’approcher, à dire bonjour, car elle voulait désespérément qu'il se fasse de nouveaux amis.

Certains chats formaient des petits groupes et surveillaient Minuit de près, se demandant ce qu'il allait faire. Ils n'étaient pas sûrs qu'il puisse se joindre à eux, parce qu’ils voyaient qu’il n’avait que trois pattes et pensaient qu’il ne pourrait pas grimper sur le haut mur. Mais il y avait à l’extrémité une série de marches en pierre, usées par le temps, et Camille savait que Minuit serait capable de les gravir une par une s’il le voulait vraiment, même si ce serait maladroit et difficile.

Soudain, deux autres chats apparurent : Athéna et Gaston. Ils étaient respectés par tous les autres. Quand ils miaulèrent doucement l’un vers l’autre, tout le monde se figea. Minuit attendait lui aussi, et Camille et moi nous demandions ce qui allait se passer.

La curiosité finit par l’emporter. Minuit bondit maladroitement sur la première marche, puis sur la deuxième, pour mieux voir. Au même moment, on frappa à la porte : c’était la maman de Camille, venue la chercher. Nous avons rangé les jumelles et elle est repartie, mais après son départ, j’ai cru voir Minuit jouer avec les autres chats, comme s’il avait enfin trouvé sa place.

Le lendemain, Camille est revenue toute joyeuse. Minuit était rentré ce matin-là, l’air fatigué mais heureux, et il s’était recroquevillé dans son panier, endormi comme un roi.

Nous n’avons jamais su exactement ce qui s’était passé cette nuit-là, mais par la suite, Minuit disparaissait de temps en temps. Parfois une seule nuit, parfois deux, mais il revenait toujours sain et sauf.

Quelques semaines plus tard, Camille est revenue me voir un samedi matin, et en partageant un thé et des biscuits, elle m’a confié qu’elle s’était fait de nouveaux amis. Elle m’a dit : « Tu sais, je crois qu’on peut apprendre beaucoup des animaux. Ils avaient l’air de jouer une pièce de théâtre, et c’est peut-être pour ça que Minuit a fini par se joindre à eux. Peut-être qu’il avait compris qu’il n’avait rien à perdre et beaucoup à gagner. »

Le temps a passé. Camille a grandi, elle a poursuivi ses études et trouvé un premier emploi. Minuit, lui, est devenu un vieux chat, mais je sais qu’il a toujours été aimé.

Ce que je sais, en revanche, c'est que tu as très bien écouté cette histoire et que ton subconscient en sait bien plus que tu ne le penses. Tu ne t'intéresses peut-être pas au théâtre ou à la littérature classique, mais nous aimons tous un peu de mise en scène dans notre vie, et tu peux créer tes propres histoires avec tes propres personnages, tes propres intrigues, et tu peux même les jouer si tu le souhaites.

Je sais aussi que, quel que soit le rôle que tu joues dans la vie, au fond de toi tu resteras toujours toi-même, une personne unique et précieuse, et je pense que tu pourrais partager certains aspects de toi avec les autres. Par exemple, laisse les gens apprendre à te connaître ; parle-leur, même si ce que tu dis te paraît banal, car cela leur permet de se sentir plus proches de toi.

Tu peux aussi t’intéresser à eux, leur poser des questions, chercher des points communs, même si ce n’est qu’une émission de télé ou un jeu vidéo que vous aimez tous les deux.

Les autres sont parfois timides aussi. N’oublie pas d’être celui qui met les gens à l’aise. Ce n’est pas toujours facile de savoir ce qu’ils pensent ou ressentent, mais c’est pour ça qu’il est si important de communiquer.

Je pense que Minuit l’a fait à sa manière. Camille aussi, sûrement. Et si eux y sont parvenus, tu peux le faire également. Il suffit d’y croire.

Il y a en toi une petite voix qu’on appelle « moi ». Nous l’avons tous. Je veux que tu fasses de ton « moi » ton meilleur ami et que tu sois gentil avec lui, comme tu es gentil avec le « moi » des autres.

Bientôt, je vais te ramener à la pleine conscience, en comptant jusqu’à cinq. Quand j’arriverai à cinq, tu reviendras complètement, tu seras conscient de ton corps, et à moins que tu ne m’écoutes à l’heure du coucher, tu seras bien réveillé, rafraîchi et alerte, prêt à profiter de ta journée.

Quand tu es prêt :
Un, deux, trois, tu reviens doucement.
Quatre, tes paupières frémissent…
Cinq, tu es bien réveillé, alerte et détendu, prêt à profiter du reste de ta journée.